Journée Casdar 2020

Journée Casdar 2020 - Autonomie protéique et azotée en agriculture

Cette journée a été l'occasion de présenter des projets de R&D "Innovation et Partenariat", "Semence et sélection végétale", "FranceAgriMer", actions conduites dans le cadre de RMT, projets portés par des groupes d'agriculteurs dans le cadre des GIEE, ou portés par les établissements d'enseignement agricole, dans le cadre de l'appel à projets « Enseignement agricole au service des transitions agroécologiques ». Elle a permis de croiser les regards, donnant à voir la diversité et la complémentarité des approches proposées. La journée s'est conclue par une session consacrée à l'innovation ouverte et ses dispositifs, avec Annabelle Gawer (University of Surrey), Marianne Cerf (INRAE, animatrice d'IDEAS) et Yann Raineau (région Nouvelle-Aquitaine et animateur du dispositif Territoire d’innovation VitiREV).

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Le programme et brochure de la journée : présentation synthétique des 18 projets exposés et exposé introductif autour des enjeux liés à l'autonomie protéique et azotée en agriculture.

Introduction - Protéines et azote : au coeur des grands enjeux actuels de l'agriculture, de l'alimentation et de l'environnement

La question des protéines constitue un enjeu majeur de l’alimentation humaine mondiale, dont l’importance est croissante du fait de l’augmentation de la population mondiale et de la transition des régimes alimentaires vers des régimes plus riches en protéines, et surtout où la part des produits animaux tend à augmenter. Ceci se déroule dans un contexte de pression croissante non soutenable sur l’environnement et de diminution des ressources disponibles et notamment de terres agricoles.

Réduire la dépendance aux engrais azotés

Comment la méthanisation peut être un levier pour l’agroécologie ? Cette question était au coeur du projet METHALAE (IP 2014) qui s'est attaché à analyser les pratiques agricoles de 46 exploitations, réparties sur le territoire national.

Dans le cadre projet AUTO’N (IP 2014), les agriculteurs des régions Champagne-Ardenne et Picardie se sont mobilisés pour réduire leur dépendance aux intrants issus de la chimie de synthèse, notamment de l’engrais azoté, tout en assurant une production agricole de qualité, viable et respectueuse de l’environnement.

Le présentation consacrée à AzoFert® (RMT Fertilisation et Environnement) a porté sur les derniers développements de cet outil, et tout particulièrement l'intégration des produits résiduaires organiques.

Enfin, l’autonomie azotée dans les réseaux d’expérimentations « Systèmes » a été abordée au travers des essais conduits dans le cadre du réseau d’expérimentations du RMT Systèmes de Culture innovants et des plateformes Syppre. Les plateformes Syppre visent le développement de systèmes de culture multiperformants intégrant l'objectif de réduction de l’utilisation d’engrais minéraux azotés. Le réseau d’expérimentations du RMT Systèmes de Culture innovants, qui regroupe plus d'une centaine d'expérimentateurs, a notamment permis le développement d'un schéma décisionnel de maîtrise de l’alimentation en azote des cultures.

Renforcer l’autonomie protéique des élevages en valorisant la prairie et les fourrages

Le projet VARILUZ (Semences et sélection végétale, 2015) visait à améliorer les pratiques agricoles autour de la luzerne, en étudiant la diversité variétale et la fréquence de fauche. Dans le cadre de ce projet, le modèle de culture STICS a été amélioré et utilisé pour concevoir des itinéraires à l’échelle d’un territoire.

L’observatoire national de la pousse de l’herbe (RMT Prairies Demain) a permis de réaliser un état des lieux des observatoires existant sur le territoire, de proposer une homogénéisation nationale des méthodes de mesure et de calcul, et de regrouper des bases de données locales pour une première valorisation nationale.

Le projet SECALIBIO (IP 2015), proposant des leviers techniques afin d’améliorer l’autonomie en protéines des élevages de monogastriques, a obtenu des résultats marquants sur le pâturage tournant pour des truies gestantes.

L'arbre dans les exploitations d'élevage herbivore : c'est la problématique qui a été étudiée dans le cadre du projet ARBELE (IP 2014), en analysant les différentes fonctions des arbres dans les élevages.  

Fédérés autour d'objectifs communs, le GIEE et l'association Cendrecor, visent la durabilité des systèmes d'exploitation. Partie d'une approche originale de valorisation des sous-produits papetiers, le projet agronomique de Cendrecor (MCAE 2013/2016, FranceAgriMer 2016/2017, Animation GIEE 2018/2020) a évolué vers un accompagnement agro-environnemental des exploitations, prenant notamment en compte la question de l'autonomie protéique.

Afin d’augmenter l’autonomie alimentaire des exploitations, le projet Qualiprat (GIEE Qualiprat) a cherché à intégrer les Prairies à Flore Variée dans les systèmes fourragers.

Coupler les productions animales et végétales à l’échelle de l’exploitation ou du territoire

Les établissements d’enseignement agricole se mobilisent afin de mettre en place des systèmes agricoles autonomes et économes. Dans le Nord-Pas de Calais, le projet « acquisition de références technico-économiques sur les systèmes d’élevage autonomes et économes » (TAE 2014), regroupant quatre exploitations d'établissement d'enseignement agricole, a permis d'acquérir des références technico-économiques sur l'autonomie alimentaire des systèmes bovins lait. Impliquant également quatre établissements d’enseignement agricole qui valorisent un troupeau de bovins allaitants, le projet « vers des exploitations plus autonomes et économes » (TAE 2014) avait pour objectif de donner à voir, en situation réelle, des systèmes de production alternatifs au "tout maïs", en analysant en même temps leurs performances économiques. Dans les deux cas, les équipes pédagogiques et les élèves ont été impliqués.

Basé sur un échantillon de fermes en agriculture biologique, le projet OPTIALIBIO (IP 2014) a permis de caractériser les différents systèmes d’alimentation en élevage bovin biologique, d'identifier et de quantifier les constituants de ration animale en concurrence avec l’alimentation humaine, et de mesurer l’efficience alimentaire.

Dans le cadre du projet REDSPYCE (IP 2015 et RMT SPYCE), l'outil NICC’El a été développé. Il permet le diagnostic du niveau de couplage polyculture-élevage des exploitations. C'est un outil au service des agriculteurs et de leurs conseillers, mais également valorisé dans le cadre de l'enseignement agricole.

Quant au projet AUTOCAP (FranceAgriMer 2016), il visait le développement de l’autonomie alimentaire en élevage caprin. Il a ainsi permis de proposer une méthode de calcul de l’autonomie alimentaire des élevages. Des formations et des journées techniques ont également été organisées afin de partager les connaissances et les outils développés dans ce projet.

A travers une analyse globale des performances, le projet « Valoriser les pratiques agro-écologiques pour améliorer les performances économiques » (GIEE Triskalia), mis en place par un groupe de 21 fermes de polyculture-élevage, a permis d'identifier des leviers d’amélioration des pratiques agronomiques. Un volet spécifique a concerné l'autonomie protéique et fourragère qui a conduit à l'élaboration d'un guide technique, de formation à destination des techniciens conseil et des agriculteurs. Au-delà, Triskalia a lancé une démarche de production locale de cultures riches en protéines.

En optimisant les complémentarités entre « cultures » et « élevages » au sein d’une même exploitation, mais également entre les systèmes d’un même territoire, le projet « Valoriser les synergies entre cultures et élevages sur le territoire de la Picardie Verte et du Pays de Bray » (GIEE CERNODO) visait la promotion de nouvelles pratiques afin de répondre aux enjeux d'autonomie des exploitations agricoles. Il s'est notamment appuyé sur la mise en place d'ateliers de co-conception en collectif.